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Bric à Brac

Blog lifestyle, diy, loisirs...

Covid19 : le temps du confinement et des oubliés

Ma liberté, je ne la trouve pas dehors, je la trouve quand j’écris. Alors, être enfermée entre 4 murs ne me dérange pas et je ne me sens pas privée de ma liberté. En outre, j’ai cette chance, car cela en est une, de vivre en campagne, dans une maison avec jardin. De ce fait, je peux sortir m’aérer. Il y a une balançoire et un toboggan pour ma fille de 3 ans, je peux la faire jouer et courir, la laisser se décharger, isolée des autres.


Je ne peux que féliciter les parents qui sont enfermés en ville, sans possibilité de sortir avec un, voire plusieurs enfants. Les journées vont être longues et réussir à canaliser l’énergie d’enfants en bas âge qui ne peuvent pas prendre la mesure des événements actuels est un véritable défi.
 

Comme je l’ai écrit, j’ai cette chance d’être confinée chez moi. 


Et j’en prends la mesure entière, sachant que ma fille de 3 ans est personne à risque.


Alors, mon rôle en tant que maman est de la protéger de cet ennemi invisible, de la protéger d’une certaine façon de l’autre, voisin, ami, famille…
 

J’ai fait comme beaucoup des réserves alimentaires, non pas parce que j’imagine qu’il va y avoir des pénuries, seulement pour m’éviter de sortir faire des courses pendant le confinement.

Ces réserves, je ne les ai pas faites du jour au lendemain, je les ai commencées doucement depuis début février.
 

Nez fin, instinct, appelez cela comme vous voulez, depuis février, j’ai tenté d’alerter autour de moi qu’il allait se passer quelque chose. J’ai demandé aux amis et famille d’arrêter d’écouter les discours dans les médias en France, et observer ce qui se passait en dehors de nos frontières.
 

Pour la plupart, ils sont restés  à « tu psychoses, c’est juste une grippe ». Comment leur en vouloir, quand on a un Président, qui invite les gens à se retrouver, à sortir et à profiter de la vie début mars 2020.

Aujourd’hui, après les propos d’Agnès Buzin, le scandale explose.

 
Ils savaient, ils n’ont rien fait, ils n’ont pas prévu et pire encore le 06 mars 2020, le couple présidentiel montrent l’exemple en sortant au théâtre.


Avec le sourire, avant les élections municipales, les soi-disant futurs maires se pavanent dans les rues, tout sourire, à base de check de coudes. Ils savent et montrent toujours cet exemple que la vie continue…
 

Finalement, le 16 mars 2020, le Président Emmanuel Macron assène à plusieurs reprises lors de son discours, le « nous sommes en guerre » et parle de l’irresponsabilité de la population à sortir dans les parcs.
C’est une honte de pointer du doigt le comportement des personnes. Même si je suis en colère après ces personnes qui sont sorties, je ne peux que me résoudre à me dire que la responsabilité incombe à chaque personne du gouvernement qui savait et qui a montré pendant des jours (semaines) une insouciance, une légèreté sans respect pour ces soignants sur le terrain qui poussaient des cris d’alarme (ainsi que l'Italie).

 

Ma colère légitime ne s’arrête pas là.


Je fais tout ce que je peux depuis début février, en prévision de ce que je sentais arriver, pour protéger ma fille de 3 ans. Pourtant, moi qui suis à la maison, je ne peux m’empêcher de craindre chaque jour.

 
Oui, chaque jour, car comme beaucoup de professionnels toujours en activité et en contact avec d’autres personnes, mon compagnon travaille toujours. Il rentre à 18 h 30 le soir, fatigué et las d’une journée de travail où aucune précaution n’est prise.

Pas plus de ménage prévu par la direction, pas de disposition spéciale. Lui-même se charge, avec les moyens du bord de prendre des précautions.


Il n’est pas caissier, il n’est pas livreur, il n'est pas facteur, il ne travaille pas à la chaîne... non, mais au quotidien, il est en relation avec les camionneurs et des livraisons de matières premières qui viennent de tous pays pour l’usine dans laquelle il bosse.


Dans l’usine, la plupart des personnes sont tendues, mais continuent de travailler.


Hier, il me racontait que l’un de ses collègues, informé que sa fille, testée positive au covid19 et vue par lui quelques jours avant, « s’amusait à tousser » sur les chariots élévateurs.


La connerie humaine me fait mal.

Pour cet employé, pour qui sa fille de 20 ans n’a que quelques symptômes, l’heure n’est pas grave, il est possible d’en rire...


Mon compagnon lui se protège comme il peut, il rentre le soir, ne nous embrasse pas, ne touche à rien et fonce à la douche. Son collègue si je l’avais en face de moi, je lui mettrais ma main dans la gueule ! Et je pèse mes mots.

Ma réflexion est tout en paradoxe.

 

J’ai bien conscience que mettre toute une population en quarantaine, c'est mettre le pays en péril. Mes parents ont besoin d’aller à la pharmacie chercher des médicaments, les personnes doivent pouvoir continuer à se nourrir, ce qui impacte sur les commerces et toute la chaîne logistique derrière, etc.


Je comprends parfaitement cet état de fait. Les soignants à l’hôpital, libéraux, dans les villes et campagnes, le personnel dans les maisons de retraite, en pharmacie doivent poursuivre leur activité pour aider, soigner.

Mais bordel, dans quelles conditions !

Trop peu de mesures depuis des jours, voire semaines pour protéger toutes ces personnes. Il est normal que les professionnels des hôpitaux soient prioritaires, mais tous les autres le sont tout autant.


Une nouvelle fois, moi personne lambda, sans connaissance particulière de l’économie et de la politique, comment se fait-il que je l’aie senti venir depuis début février et que nos politiciens aient fermé les yeux.

Sans prendre des mesures pour bloquer le pays en février, ils pouvaient prendre des mesures pour protéger tous les professionnels en activité. Ils pouvaient commander, stocker, que sais-je, des masques pour protéger a minima tous les professionnels qui au risque de leur vie continuent de faire fonctionner ce pays. Certains penseront que je vais trop loin en disant "au risque de leur vie", alors il faut le mettre en parallèle du "nous sommes en guerre". Cela signifie donc si je vais dans le sens de cette phrase que tous ces professionnels sont des soldats qui n'ont rien pour se protéger, à défaut de combattre, l'ennemi.

Je n'ai pas la prétention de savoir ce qu'il faut faire, ce n'est pas mon rôle, pas mon métier. Il est facile, je sais, de juger, pourtant une petite voix me dit que tout cela a été grandement pris à la légère !


Pour reprendre l’exemple du salarié au sein de l’entreprise, s’il avait un masque en prévention, par rapport à sa fille contagieuse, il pourrait toujours travailler, mais ne pas contaminer ses collègues… Ce qui ne sera pas le cas...


C’est foutaise de dire que la population n’a pas besoin de masque, c’est une ineptie. Ils sont des dizaines en entreprise, dans les réfectoires, à se parler, à échanger des papiers, des outils, aller dans les toilettes… Oui se laver les mains est nécessaire, mais les postillons eux ne sont pas restreints, les distances non plus.

Pour tous ces oubliés en activité, quelles sont les mesures de protection ?


Le gouvernement  nous a assené de « c’est une grippe » jusqu’à annoncer quelques jours plus tard que nous « étions en guerre ».

Aucune logique, les mots sont d’une brutalité tellement paradoxale qu’on ne peut en vouloir aux personnes qui ne mesurent pas ce qui se passe et qui répètent inlassablement « ils en font trop ».


Le problème, c’est qu’en effet le babillage verbal des ministres et compagnie est démesuré dans un sens comme dans l’autre, par rapport aux actions mises en place.

En résumé, beaucoup de blabla, d’effets de style, mais un vide sidéral derrière. Encore beaucoup de promesses, mais comment faire confiance dans des promesses, alors même que la confiance est en berne depuis des mois, voire des années...


Oui, aujourd’hui, je suis en colère.
En colère par tant d’inconscience.
En colère par tant d’incompétence.
En colère, par tant d’imprévoyance.


Je me fous de savoir qui devra rendre des comptes ou pas.

Je me dis juste, si demain l’ennemi avait été visible, qu’il ne s’agissait pas d’une « guerre sanitaire », je me demande dans quel état de chaos serait déjà notre beau pays.


Seul l’argent a compté comme on dit le « nerf de la guerre » et pourtant ou est-il cet argent pour protéger la population, maintenant.


J’entends parler de sauver les entreprises à coup de milliards, tandis qu’on ne trouvait pas l’argent pour payer les retraites, qu’on prend de l’argent sur les APL des gens et toutes ces restrictions budgétaires imposées au service public depuis des années pour "sauver l’économie".


Pourtant, aujourd’hui, toutes ces « économies » ne servent pas à protéger la population, qu’on pointe en plus du doigt en disant que c’est de leur responsabilité si le virus se propage !


L’argent ne sert pas aujourd’hui à sauver les gens. Non, c’est le courage, la détermination, la résilience des personnes qui œuvrent au quotidien à maintenir un semblant de vie normale.

Du confinement à l'attestation sur l'honneur...


Une attestation à imprimer ou à recopier (encore faut-il avoir un ordinateur, une imprimante, du stock de papier chez soi), une mesure administrative, dans un pays où on croule déjà sous la paperasse.

Imprimer cette attestation pour sortir son chien... Sérieusement, un chien en laisse est assez visible, on en est donc là, à s’autoriser soi-même à sortir son chien ? 


Une attestation permanente pour les professionnels toujours en activité était bien suffisante. Attester sur l’honneur qu’on va à la pharmacie, faire des courses, comment est-ce vérifiable pas les fores de l'ordre ? 

Du papier, qui terminera à la poubelle, alors même que nous sommes également en pleine crise écologique…
C’est aberrant de stupidité. Même en pleine crise, on s’embourbe encore avec de la paperasse qui ne sert à rien et me donne le sentiment d'être une enfant et un retour en arrière, avec une espèce de carnet de correspondance à remplir... 


Aujourd’hui, je lis la colère de beaucoup, l’indifférence d’autres, des gens qui applaudissent le milieu hospitalier alors même qu’il n’y avait pas de solidarité de notre part quand ils étaient dans la rue. Pardon.

Aujourd’hui, tous les professionnels encore actifs doivent se débrouiller seuls, avec les moyens du bord. 


Les gouvernements d’avant n’ont rien fait pour préserver le système de santé.

Aujourd’hui, on nous ment droit dans les yeux. On nous informe qu’on est "en guerre", pour justifier l’armée dans les rues, on nous dit qu’on est "en guerre" pour justifier des mesures certes extrêmes, mais nécessaires. Pourquoi le choix de ce terme ?

On entendra prochainement des discours de « nous ne voulions pas provoquer la peur, c’était une mesure de protection, nous ne voulions pas créer de panique au sein de la population… ». Pourtant, le « nous en sommes en guerre » sont 5 mots qui créent automatiquement la panique, la stupeur, l’incompréhension. Il n’y a aucune logique.


Tous les discours de ces dernières semaines sont d’un bordel sans nom, contradictoires, semant le doute.

Aujourd’hui, en France, certes beaucoup de personnes sont asymptomatiques et tant mieux. Le nombre de morts « affiché » en France n’est pas aussi important qu’en Italie, même si je mesure ce que je dis en pensant aux familles endeuillées. J’espère que les mesures prises, porteront leurs fruits, j’ai envie comme jamais de lire des articles dits « complotistes », dans quelques semaines, qui diront qu’il y a eu peu de morts et que par conséquent les mesures prises étaient de la connerie et cachaient quelque chose lié aux libertés individuelles. Parce que si je lis ce genre d’article, cela signifie que les mesures ont néanmoins fonctionné. 


À ce stade, je  félicite uniquement les professionnels qui continuent leur job envers et contre tout pour assurer la continuité de l’économie de ce pays.

Pour toutes les personnes qui bossent pour des "grands patrons" qui eux se protègent et ne s’exposent pas, à elles, je dis merci pour votre engagement pour les Français, à elles seulement je dis merci et pardon parce qu’après cela, vous n’aurez pas de prime pour votre engagement, vous n’aurez pas la reconnaissance de pouvoir vous reposer comme des millions de personnes confinées chez elles.

Si vous restez chez vous après pour vous reposer (il faut compenser l'activité des absents actuellement) ce ne sera pas pris en charge par la sécurité sociale ou par l’état. Non, vous allez tout donner, et si vous souhaitez vous reposer ensuite, on vous demandera de poser vos congés... (si possible, parce qu'avec la reprise, il y a du boulot !)


Je ne suis personne, mais je pense à vous tous, je ne vous oublie pas et c’est vous aussi que l’on devrait applaudir, tous ces professionnels qui poursuivent l’activité de la France.

Bravo et merci.

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